mardi 15 janvier 2008

Faut-il supprimer les départements ?

L’organisation administrative et territoriale française est complexe. Elle s’est développée depuis la Révolution autour d’un paradoxe qui garde toute son actualité : maintenir l’unité de l’Etat par une administration centrale forte et rapprocher les centres de décision au plus près des administrés. C’est ainsi que se sont superposés sur l’ensemble du territoire à la fois des services déconcentrés de l’Etat avec à leur tête les représentants du gouvernement que constituent les préfets, les recteurs, les trésoriers-payeurs-généraux et les collectivités territoriales décentralisées qui depuis 1986 comptent les communes, les départements et les régions, auxquelles il faut rajouter les établissements de coopération intercommunale que sont les communautés urbaines, les communautés d’agglomération, les communautés de communes.

Les inconvénients de cette complexité sont devenus encore plus criants du fait de la comparaison avec l’organisation des autres Etats membres de l’Union européenne. Ont été en particulier dénoncés la multitude de nos communes, ainsi que la faible importance de nos métropoles et de nos régions (En dehors de la région parisienne).
La décentralisation s’est faite en 1982 (acte I de la décentralisation), puis en 2003 (acte II de la décentralisation), sans que soit apportée de modification à la carte communale et sans qu’on ait véritablement trouvé de solution à la superposition des échelons de gestion des territoires. A l’affichage politique exprimé de conforter le niveau régional au détriment des départements, on a confirmé au contraire ces derniers en leurs transférant des responsabilités importantes.
Les départements issus de la Révolution sont ainsi aujourd’hui des collectivités territoriales avec des missions de gestion de services publics importants. Ils ont de plus une vocation reconnue en termes de solidarité rurale et de solidarité sociale. Prévoir tout simplement aujourd’hui, comme le fait la commission Attali, leur suppression parait pour le moins simpliste et prématurée. Cela parait d’évidence dans notre département où nous souffrons déjà trop de notre éloignement avec la capitale régionale. Qu’en sera-t-il demain si l’hypothèse proposée se réalisait ?

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